Cette fourchette chronologique correspond à l'engouement des scènes historiées pour les tissus d'ameublement imprimés. Les indienneurs, c'est-à-dire les industriels du coton imprimé, veulent naturellement vendre le plus possible, aussi prévoient-ils dans leur "collection" des sujets qui illustrent ou qui font allusion à l'actualité politique, car ces toiles-là sont par essence les plus nouvelles et séduisent une certaine clientèle toujours à l'affût de la dernière mode.
Sous la Révolution, l'Histoire avance parfois trop vite, et ce qui est "politiquement correct" peut, du jour au lendemain, non seulement ne plus se vendre, mais causer même des ennuis graves à son entrepreneur. L'indienneur va devoir parfois maquiller une matrice pour transmuter les fleurs de lys en bonnets phrygiens…
Sous la Restauration, les rideaux des lits vont raconter les exploits d'un Kléber ou d'un Cambronne car Charles x interdit la représentation de l'empereur. Louis-Philippe n'a pas le même blocage ; par contre ses agents traquent les Ultras qui ont fait imprimer un mouchoir intitulé Les Exilés où les initiés reconnaissent le duc de Bordeaux et sa sœur enfants. Cet article séditieux, signe de reconnaissance entre partisans, est facile à glisser dans sa poche à l'arrivée de la police.
C'est cette recherche qui passionne le conférencier ; il illustrera son propos de pièces de sa collection. |